Les lambris
La charpente de la chapelle, à chevrons portant ferme, est composée de dix fermes à entrait retroussé.
Lambrissée en berceau plein cintre, elle est constituée de planches en bois de merrain, chêne tendre à grain fin débité sur quartier. Les voliges (25 à 32 par versant d’une largeur de 60 à 180mm) sont assemblées à « grain d’orge » du bas de la voûte vers le haut, clouées dans les aisseliers et les jambettes au moyen de clous forgés (1 ou 2 par extrémité sur chaque planche). A la jonction des voliges, des couvre-joints viennent recouvrir les clous et l’extrémité des lames.
La voûte est ainsi constituée de 9 sections de 70 à 56 cm de large (hormis pour deux sections de voûte : la section d’extrémité gauche versant nord « le Christ au jardin des oliviers » dont les lames sont de largeurs irrégulières et mesurent jusqu’à 85,4cm de large et le panneau supérieur de la deuxième section « Saint-Jérôme » dont les lames mesurent jusqu’à 80,5cm de large.)
Le versant nord est séparé du versant sud au moyen d’une lierne (appelée « meneau longitudinal » par le chanoine de Launay8). Chaque versant est divisé en neuf panneaux, chaque panneau se subdivisant en deux parties. La voûte présente ainsi 36 scènes dont 2 ont aujourd’hui totalement disparu. Les scènes sont délimitées au moyen de moulures de 55mm de larges (les moulures verticales formant les couvre-joints).
La voûte était à l’origine constituée de 520 lames environ. 444 sont conservées. Si les peintures murales sont toujours présentes, les lambris de la voûte ont été démontés en 1923 en attente de restauration et reposent, en raison d’infiltrations dans la toiture.
Les lambris sont constitués d’environ 600 lames de chêne.
La voûte lambrissée est scindée longitudinalement en deux.
Chacune des moitiés est divisée en neuf panneaux d’égale largeur, et chacun de ces panneaux, dans sa hauteur se subdivise en trois registres.
La partie haute est constituée de panneaux teintés d’azur à liserés floraux.
La série, comportant 36 scènes historiées, commence au bas de la nef, du côté de l’évangile. Chaque panneau offre deux scènes superposées séparées par une légende décrivant la scène supérieure.
Une scène historiée a disparu. Selon l’inventaire de 1903, il s’agit vraisemblablement de celle du malade vêtu de noir, que l’on suppose être une représentation du donateur François Mauguy qui, d’après les textes, devait être atteint de la goutte.
Les scènes inférieures n’ont généralement pas de légendes, excepté celle de la Sybille Europa et de Jésus chassant les marchands du temple. On lit aussi les mots Pilate, Ecce Homo, Ecce Agnus Dei, S.B. (Saint Blaise), saint Roch, légendes des sujets correspondants.
Le parti iconographique est clair :
– Sur le versant Nord, en partie basse, les scènes de la Passion en registre médian et au-dessus des textes versifiés, les Pères de l’Eglise et les évangélistes.
– Sur le versant Sud, en partie basse, le Nouveau Testament de façon incomplète et les apocryphes, en registre médian, des scènes de l’Ancien Testament.
Les divers personnages sont représentés en pied le plus souvent. Les voliges mesurent environ 60 centimètres pour quelques 10 centimètres de large. Le développé de la voûte correspond à une surface de 17, 70 m² pour chaque versant.
Les scènes sont dessinées directement sur le bois, sans préparation (peut-être sur un encollage), avec des contours noirs emplis avec des aplats de couleurs. La technique évoque davantage celle d’un dessinateur que celle d’un peintre. Le dessin est vif, présentant quelques reprises à la façon d’un croquis.
La palette de base est restreinte : des terres naturelles (ocres, ambres et siennes), du blanc, du noir, du vert. Les mélanges de couleur entre elles donnent des roses, des verts, des gris.
La restauration
La charpente
Chacune des pièces des lambris, des couvre-joints et des éléments de fixation a été préalablement nettoyée et traitée avec de puissants insecticides et fongicides. Ensuite elles ont été consolidées par injection de résine et des pièces de bois y ont été ajoutées pour combler les trous (Ateliers de la Chapelle). Une fois les lambris restaurés ils ont été repeints conformément aux différents relevés (Atelier d’Elisabeth Koltz). Une voûte complète a été fixée sur la charpente de la chapelle. Sur cette dernière, les lambris et les couvre-joints ont été reposés au fur à mesure de l’avancement des restaurateurs chargés de repeindre l’ensemble des motifs.
La couche picturale
L’intervention pour la couche picturale s’est déroulée en trois temps :
1. Traitement de conservation en atelier (dépoussiérage, consolidation générale, refixage ponctuel et nettoyage des lames saines)
2. Traitement de conservation et de restauration (nettoyage des lames consolidées, bouchage de certains trous d’envol, réintégration et reconstitution partielle)
3. Traitement de restauration in situ (réintégration et reconstitution des lambris ainsi que des couvre-joints et des motifs décoratifs)
Le traitement a duré plus de deux mois avec deux professionnelles.